Il est important de comprendre les processus psychologiques que la fausse couche pour pouvoir les surmonter. On résoud mieux une équation quand on comprend tous les paramètres.
28 May, 2020
Hello,
Comment allez-vous? J’ai mis du temps à écrire cet article car je veux aider par cet article celles qui n’arrivent pas à faire face aux fausses couches et elles sont beaucoup trop nombreuses. Environ 15 % des grossesses se terminent par une fausse couche. J’ai lu et été affecté par vos témoignages. La route vers la maternité n’est absolu pas un chemin facile.
Avant de donner des pistes pour passer à travers cette période, je voudrais qu’on regarde ensemble l’impact psychologique de la fausse couche. Il est important de comprendre les mécanismes pour mieux les gérer. Pour cela j’ai fait des recherches, ah oui oui j’ai lu des travaux réservés aux professionnels de la psychologie. Je remercie d’ailleurs le Dr qui m’a fourni ces travaux. Je vais le résumer pour que ce soit le plus compréhensible pour quiconque.

Cette revue de la littérature (1) vise à mettre en avant les manifestations psychopathologiques qui font suite à une fausse couche ainsi que les facteurs susceptibles d’influencer l’expérience des femmes et l’importance du soutien psychologique et les différentes interventions de soutien qui ont été mises en place.
Selon l’article, comment se manifeste psychologiquement une fausse couche:
Le chagrin et le deuil: deux revues de travaux anglo-saxonnes ont indiqué que la souffrance à la suite d’une fausse couche concerne 40 % des femmes et se caractérise par la tristesse, la nostalgie de l’enfant perdu, le désir de parler de la perte et la recherche d’une explication.
La dépression : D’après Lok et Neugebauer (2007), entre 20 et 55 % des femmes ont des symptômes dépressifs à la suite d’une fausse couche.
L’anxiété: D’après deux revues de travaux anglo-saxonnes, entre 20 et 40 % des femmes ont des symptômes d’anxiété après leur fausse couche. Comme pour la dépression, les femmes ont des scores moyens d’anxiété plus élevés que dans la population générale.
Le stress et l’état de stress post-traumatique: La fausse couche est considérée par la majorité des femmes qui y sont confrontées comme un événement très stressant. C’est un événement inattendu et brutal qui peut impliquer une douleur soudaine, des saignements, une hospitalisation et une opération et constituer ainsi un traumatisme susceptible de donner lieu à un état de stress post-traumatique avec des symptômes de reviviscence, d’évitement et d’hypervigilance neurovégétative.
Ces recherches ont aussi essayé de mettre en évidence les différents facteurs susceptibles d’influencer l’impact psychopathologique:
Les variables sociodémographiques: l’âge ne semble pas avoir d’impact sur la psychopathologie à la suite d’une fausse couche. La plupart des études indiquent que le statut marital n’a pas d’influence sur l’intensité de la détresse émotionnelle . Le niveau d’études ou l’activité professionnelle ne semblent pas non plus liés à l’intensité de la symptomatologie.
Les caractéristiques obstétricales et les antécédents gynécologiques: le fait d’avoir déjà des enfants ou non au moment de la grossesse auquel survient une fausse couche. Le fait d’avoir déjà subi ou non une fausse couche.
Les antécédents psychiatriques : entraînent un risque élevé de développer une morbidité psychiatrique intense chez les femmes qui ont vécu une fausse couche . Après un avortement spontané, 54 % des femmes qui avaient des antécédents de dépression rechutent.
L’attitude envers la grossesse: Deux études ont observé que les femmes dont la grossesse n’avait pas été programmée avaient une symptomatologie anxieuse ou dépressive plus élevée que les autres .
Cet article traite comme piste la manière pour les soignants de gérer les femmes qui ont subi une fausse couche (ce qui ici ne nous concerne pas vraiment). L’article est conclu par ces mots : “la revue de la littérature met en exergue la signification de la perte précoce d’une grossesse pour les femmes. Si on observe une diminution des manifestations psychopathologiques au cours du temps, il n’en reste pas moins que le choc ressenti lors du diagnostic, la tristesse et les sentiments de responsabilité qui s’ensuivent font de la fausse couche un événement extrêmement stressant et douloureux. La considération de la souffrance des femmes et la mise en place d’un soutien permettraient d’aider les femmes à mieux vivre cette expérience et de repérer celles qui présentent une symptomatologie intense ou qui sont confrontées à des problématiques spécifiques afin de pouvoir les orienter vers un suivi approprié.”
Si l’article est exclusivement réservé aux professionnels de santé, on peut déjà voir qu’il est important pour ces femmes de se faire accompagner.
Des témoignages que j’ai reçus après le dernier article (ici), je peux aussi ajouter qu’une chose qui impacte psychologiquement une femme suite à une fausse couche est la relation qui la lie avec le père de l’enfant. Qu’il soit présent ou non, la survenance d’une fausse couche révèle souvent les vrais sentiments entrent les principales personnes. J’ai essayé d’avoir des témoignages de personnes qui ont réussi à passer à travers cette épreuve mais en vain. S’ils ont réussi à passer au travers, il n’est pas évident d’en parler car la blessure psychologique ne se referme réellement jamais. On vit avec tout simplement.
Après quelques recherches sur internet, j’ai trouvé quelques pistes pour surmonter cette période:
Faire la paix avec soi-même: dans plusieurs cas, la fausse couche est un moyen de défense du corps. S’il s’avère que le foetus ne se formera pas parfaitement, le corps préfère l’expulser. Il est important d’intégrer ceci pour ne pas se faire du mal. et pour pouvoir rebondir facilement
Chercher du réconfort: il est normal de déprimer, on l’a lu plus haut. Mais il faut aussi demander/ d’accepter de l’aide. Cela peut être une retraite spirituelle, un voyage avec votre conjoint, des activités avec vos enfants. Laissez les autres vous faire du bien, vous verrez que vous comptez beaucoup pour d’autres personnes. Elles ont besoin de vous. Certes, il leur sera difficile de comprendre exactement ce qui vous arrive, mais il vous appartient de leur expliquer comment vous vous sentez et ce que vous ressentez. Le fait d’en parler vous aidera certainement
Consultez un médecin pour boucler l’aspect médical de la fausse couche, ainsi vous pourrez à nouveau vous lancer dans un projet de bébé si vous voulez concevoir. D’ailleurs, beaucoup de femmes tombent rapidement enceintes après une fausse couche.
J’espère clore avec cet article tous ces aspects négatifs car la grossesse reste une aventure extraordinaire que je souhaite à celles qui le veulent. J’espère aussi que cet article aidera certaines parmi vous à dépasser cette période et à avancer. Soyez fortes et à bientôt sur le blog.
Finesote … 😘😘😘
(1) L’impact psychologique de la fausse couche : revue de travaux Psychological consequencies of miscarriage: A review N. Séjourné∗ , S. Callahan, H. Chabrol